Pourquoi le rapport sur le climat 2024 est plus une question de peur que de faits.
Le récent article publié dans BioScience, « The 2024 state of the climate report : Perilous times on planet Earth », est un défilé d’affirmations exagérées et de demi-vérités, un article de propagande conçu pour effrayer le public et l’amener à adopter des politiques malavisées tout en fermant les yeux sur les véritables moteurs du progrès humain. Bien qu’il projette une image de rigueur scientifique, un examen plus approfondi révèle que la plupart de ces avertissements alarmants ne correspondent même pas au dernier rapport du GIEC, en particulier lorsqu’on examine les fondements scientifiques du RE6 du GIEC.
Source: https://academic.oup.com/bioscience/advance-article/doi/10.1093/biosci/biae087/7808595?login=false
Décomposons cela.
Chaleur et froid : la cueillette de cerises pour la panique
L’article exagère énormément les extrêmes de chaleur et les vagues de froid, en ignorant que la plupart de ces changements se situent bien à l’intérieur des limites de la variabilité naturelle, comme l’admet même le 6e rapport du GIEC. Selon le chapitre 12 du RE6 du GIEC (tableau 12.12), les extrêmes de chaleur augmentent à certains endroits, mais pas uniformément dans le monde. Ce que l’ article de BioScience ignore, c’est que la plupart de ces extrêmes de chaleur sont des fluctuations naturelles. Pendant ce temps, le froid extrême, qui tue beaucoup plus que la chaleur, est heureusement en déclin, car l’accès à l’énergie s’est amélioré à l’échelle mondiale.
Source: https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/chapter/chapter-12/
Et regardons les données réelles : une étude du Lancet a révélé que les températures froides sont responsables de beaucoup plus de décès que la chaleur, mais les froids extrêmes sont en déclin, grâce, en grande partie, aux sources d’énergie modernes comme le charbon, le pétrole et le gaz. Ce sont précisément les sources d’énergie que l’article diabolise.
Fraction de mortalité toutes causes confondues attribuable aux températures chaudes et froides modérées et extrêmes par pays. Source: https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(14)62114-0/fulltext
Pour ceux qui vivent dans les pays en développement, ces soi-disant températures extrêmes ne sont même pas sur leur radar. La réalité, c’est que l’accès à une énergie fiable et bon marché est ce qui permet aux gens de survivre à la fois à la chaleur et au froid. Les élites occidentales oublient commodément que les plus grandes réalisations mondiales en matière de santé publique, du chauffage des maisons à l’alimentation de la climatisation, ont été alimentées par les combustibles fossiles, et non par les panneaux solaires ou les parcs éoliens.
Humide et sec : la peur des inondations et des sécheresses est déplacée
La représentation inquiétante des inondations et des sécheresses dans l’article dépeint un tableau du monde au bord de la catastrophe. Mais selon le GIEC, les régimes de précipi-tations sont beaucoup plus complexes et spécifiques à chaque région. Rien ne prouve que le monde en développement soit soudainement confronté à des risques d’inondation plus grands qu’il ne l’a été depuis des siècles. Bien sûr, certaines régions peuvent connaître une légère augmentation des risques d’inondation, mais s’agit-il d’une « urgence » ? Absolument pas.
L’accent mis sur la « sécheresse hydrologique » et la « sécheresse agricole » comme des bombes à retardement est tout aussi trompeur. Historiquement, les humains ont géré les sécheresses grâce à la technologie, à l’irrigation, à l’innovation et à l’amélioration des pratiques agricoles, et non en réduisant les émissions. La productivité agricole mondiale n’a jamais été aussi élevée et les niveaux de faim ont diminué à l’ère de ce que l’on appelle « l’urgence climatique », grâce aux engrais à base de combustibles fossiles et à la mécanisation.
Source: https://ourworldindata.org/agricultural-production#all-charts
Neige et glace : les glaciers et le niveau de la mer
L’article de BioScience déplore la fonte des glaciers et la menace de l’élévation du niveau de la mer. Là encore, le GIEC contredit cet alarmisme. Oui, les glaciers reculent, mais même dans les modèles les plus extrêmes (RCP8.5 ou SSP5-8.5), que le GIEC admet sont irréalistes, l’élévation du niveau de la mer reste gérable. Et soyons clairs : pour les 7 milliards de personnes en dehors de l’Occident choyé, ces changements ne sont guère préoccupants par rapport aux véritables défis existentiels d’une précarité énergétique et de déficiences en infrastructures.
L’article tire également la sonnette d’alarme sur la fonte du pergélisol, mais le risque est localisé et pâle comparé aux luttes quotidiennes des communautés qui s’efforcent de sortir de la pauvreté. Les alarmistes passent à côté du fait, que la plus grande menace pour les plus pauvres du monde n’est pas le changement climatique ; mais la guerre de l’élite contre l’énergie abordable, là chose même, qui pourrait sortir des millions de personnes de la pauvreté.
Littoral et haute mer : mythes sur l’érosion et vagues de chaleur exagérées
L’érosion côtière et l’élévation du niveau de la mer sont les sujets de discussion favoris des alarmistes depuis des décennies. Et pourtant, malgré les projections qui voyaient des îles comme Tuvalu disparaître il y a des années déjà, elles sont toujours là. Le RE6 du GIEC est clair, que oui, le niveau relatif de la mer augmentera à certains endroits, mais c’est loin d’être une crise mondiale. Et n’oublions pas que de nombreuses zones côtières s’enfoncent déjà en raison de facteurs géologiques, et non de la montée des mers.
Des recherches récentes publiées dans l’ISPRS Journal of Photogrammetry and Remote Sensing ont rassemblé des images Landsat entre 1984 et 2019, indiquant que le taux moyen de changement du littoral à l’échelle mondiale est d’environ +0,26 mètres par an, ce qui suggère que le littoral mondial se prograde (s’étend vers l’extérieur) plutôt que de reculer universellement en raison de l’élévation du niveau de la mer.
De plus, les véritables moteurs de la résilience côtière, du développement économique et des infrastructures sont complètement ignorés par l’article. Regardez les Pays-Bas : un pays situé sous le niveau de la mer, qui a utilisé l’ingénierie et l’innovation pour prospérer pendant des siècles. L’érosion côtière n’est pas un problème lorsque les économies ont les ressources nécessaires pour s’adapter. Les pays pauvres les plus souvent cités dans ces documents n’ont pas besoin de « réparations climatiques », ils ont besoin de la capacité de développer leurs économies en utilisant la même énergie bon marché que celle utilisée par l’Occident.
En ce qui concerne les océans, la peur des vagues de chaleur marines et de l’acidification des océans est largement exagérée. Les propres conclusions du GIEC indiquent, bien qu’il existe des préoccupations régionales, la situation mondiale est loin d’être catastrophique. Un article récent publié dans la revue Nature intitulé « Les vagues de chaleur marines ne sont pas un facteur dominant de changement chez les poissons démersaux », souligne ce point et affirme…
Nous avons étudié les effets de 248 vagues de chaleur au fond de la mer de 1993 à 2019 sur les poissons marins en analysant 82 322 prélèvements (échantillons) provenant d’études scientifiques à long terme des écosystèmes du plateau continental en Amérique du Nord et en Europe, allant des régions subtropicales à l’Arctique. Nous montrons ici, que les effets des vagues de chaleur marines sur la biomasse des poissons étaient souvent minimes et ne pouvaient pas être distingués de la variabilité naturelle et de l’échantillonnage.
L’hypocrisie ici est stupéfiante. Les pays riches qui ont construit leur économie sur les combustibles fossiles poussent maintenant les pays en développement à « passer au vert », pleinement conscients que les énergies renouvelables ne peuvent pas encore fournir l’échelle énergétique nécessaire pour sortir des milliards de personnes de la pauvreté. Il ne s’agit pas de sauver la planète ; Il s’agit de contrôler le monde.
Conclusion : le progrès humain n’a jamais été aussi bon, grâce aux énergies fossiles
Voici la simple vérité : l’humanité n’a jamais été aussi bien lotie, et ce n’est pas malgré le réchauffement, c’est à cause de la révolution industrielle alimentée par les combustibles fossiles. L’espérance de vie a augmenté, la pauvreté a diminué et nous produisons plus de nourriture que jamais auparavant. Ces progrès ne sont pas venus de la réduction des émissions, mais de l’adoption de l’industrie, de l’énergie et du progrès.
L’article de BioScience se lit comme un peu plus qu’une diatribe contre le progrès humain, rejetant les innovations mêmes qui ont permis à des milliards de personnes d’échapper à la pauvreté. C’est de la propagande destinée à un public qui a le luxe de s’inquiéter de scénarios hypothétiques futurs parce qu’ils ont déjà récolté les bénéfices de l’industrialisation. Pour les 7 milliards de personnes qui ne vivent pas dans l’Occident privilégié, la véritable urgence n’est pas le changement climatique… C’est la guerre contre l’énergie abordable.
Source: https://ourworldindata.org/the-future-is-vast
Cet article a été initialement publié sur Irrational Fear, la page d’accueil de Matthew Wielicki. Veuillez SVP vous abonner à cette page pour lire d’autres articles de cet auteur.
Author
Dr. Matthew M. Wielicki
Dr. Matthew M. Wielicki
Professeur de sciences de la terre en exil. Ancien professeur assistant au département des sciences géologiques de l’université d’Alabama et chercheur post-doctoral au département des sciences de la Terre, des planètes et de l’espace et à l’Institut des planètes et des exoplanètes de l’université de Californie à Los Angeles. Ses recherches portent sur le changement climatique et les implications du réchauffement sur les phénomènes météorologiques violents et la condition humaine en général, la transition énergétique, les conditions de la Terre primitive lors de l’apparition de la vie, la détermination de la quantité de lithosphère continentale à travers le temps, la compréhension du flux et de la chronologie de l’impact des astéroïdes sur le système Terre-Lune et leur association avec les principaux événements d’extinction, la minéralogie médicale et l’évolution de l’Himalaya et du plateau tibétain. M. Wielicki a été l’un des scientifiques interviewés dans le documentaire primé Climate : The Movie du réalisateur Martin Durkin. Il est l’un des 1952 signataires de la Déclaration mondiale sur le climat et publie sur sa propre page d’acceuil substack (payante) un blog intitulé Irrational Fear (Peur irrationnelle). Pour en savoir plus sur Matthew M. Wielicki : https://matthewwielicki.com/
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